Les nouveaux locaux de l’Institut médico-éducatif (IME) de Tréleau, à Pontivy (Morbihan) ont été inaugurés le 20 septembre 2023. Objectif : augmenter l’autonomie des jeunes.
L’ancien Institut de formation en soins infirmier (Ifsi), au 18 rue de la Plage, à Pontivy (Morbihan), est aujourd’hui méconnaissable. Les salles de classes, les bureaux ont fait place à 24 chambres, quatre cuisines et deux pièces de vie commune. Le tout sur deux niveaux. « On n’a gardé que les murs », fait remarquer Gaëtan Lethiec, directeur de l’Etablissement public social et médico-social (EPSMS) Ar Stêr, qui gère l’IME de Tréleau.
« Un outil d’apprentissage »
Le bâtiment, occupé depuis de nombreuses années par des associations, a été racheté en 2017 pour en faire l’internat de l’IME de Tréleau.
Depuis décembre 2020, 24 jeunes, présentant une déficience intellectuelle, y sont logés.
Avant, ils étaient hébergés à Tréleau, sur le site même de l’IME. En séparant le lieu de vie du lieu d’activité de journée, on a axé notre projet sur l’inclusion et l’autonomisation. Ce nouveau collectif est un outil d’apprentissage favorable au développement des compétences dans les actes de la vie quotidienne puisqu’il n’y a ni intervention d’un prestataire de restauration, ni entretien des chambres par les agents de service. Les jeunes, encadrés par l’équipe éducative et des maîtres(ses) de maison, participent à la confection des repas et à l’entretien des locaux et du linge.
L’IME est resté plus de 50 ans à Tréleau
A la fin des années 60, l’hôpital de Pontivy fait construire, rue des Trois-Frères-Cornec à Tréleau, un ensemble de bâtiments sur une parcelle attenante pour accueillir 90 garçons présentant une déficience intellectuelle.
A compter de 1969, les jeunes y sont accueillis en internat et profitent d’une éducation spécialisée associant scolarité, accompagnements sociaux et ateliers techniques. L’IME continuera ainsi à accueillir et héberger des jeunes pendant plus de 50 ans.
Mais, au fil des années, les locaux deviennent obsolètes et inadaptés. « Leur vétusté rendait difficile les aménagements nécessaires au respect de la règlementation (sécurité incendie, accessibilité PMR, etc.). Ces locaux n’étaient plus en adéquation avec l’évolution de l’accompagnement social marqué par le virage inclusif et l’ouverture sur la cité. Le site unique, enclavé et isolé à la suite de la relocalisation du Centre hospitalier du Centre-Bretagne ne correspondait plus aux besoins des jeunes, de leurs familles et des professionnels », souligne Gaëtan Lethiec, directeur de l’Etablissement public social et médico-social (EPSMS) Ar Stêr, dont dépend l’IME de Tréleau. Sans oublier que les bâtiments sont situés dans la zone rouge du Plan de prévention des risques inondation (PPRI) de la Ville de Pontivy. « Dans le cadre d’un vaste plan de restructuration, l’EPSMS Ar Stêr a, à compter de juin 2015, travaillé à l’émergence d’un projet nouveau correspondant aux modalités modernes d’accompagnements et aux besoins de ses usagers. »
« Accompagnement individualisé »Depuis mai 2021, l’ancienne école René-Guy-Cadou, au 6 avenue des Cités-Unies, accueille les activités de jour de l’IME de Tréleau : scolarité, accompagnements techniques, éducatifs, sociaux et paramédicaux pour 35 jeunes, âgés de 12 à 20 ans.
Au programme : maçonnerie, mécanique, petite menuiserie, couture et espaces verts.
« On n’est pas dans de l’apprentissage, mais dans du pré-professionnel, avec de l’accompagnement individualisé. L’objectif est qu’ils apprennent à s’épanouir et à gagner en autonomie pour acquérir, notamment, les codes de la vie d’adulte », rappelle Gaëtan Lethiec.
Les déplacements et l’utilisation des transports en commun entre l’ex-école René-Guy-Cadou et l’ex-Ifsi sont des facteurs d’inclusion et de développement de l’autonomie.
Une facture de 4 millions d’euros
Entre les travaux au 18 rue de la Plage et ceux au 6 avenue des Cités-Unies, la facture s’élève à environ 4 millions d’euros. La réhabilitation de ces deux anciens bâtiments est un choix revendiqué par l’EPSMS Ar Stêr, qui a souhaité « leur donner une seconde vie et de maintenir une activité dans leur quartier historique. »